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Clause d'objectif dans le contrat de travail : comment l'encadrer et la contrôler ?

Le 27 novembre 2024
Clause d'objectif dans le contrat de travail : comment l'encadrer et la contrôler  ?
Découvrez comment rédiger et sécuriser vos clauses d'objectif dans un contrat de travail. Un guide expert pour employeurs et salariés avec exemples.

Saviez-vous que près de 15% des contentieux prud'homaux relatifs à la rémunération portent sur les fameuses clauses d'objectif ? Éléments clés des contrats de travail, notamment pour les commerciaux, ces clauses conditionnent une partie du salaire à l'atteinte de résultats. Un outil de motivation pour l'employeur, mais aussi une source d'incertitude pour le salarié. La Cabinet Advis Avocats, cabinet d'avocats basé à Rennes, accompagne  les salariés dans la rédaction, la compréhension et le contrôle de ces clauses si particulières.

Clauses d'objectif : un fonctionnement encadré

Intégrées directement dans le contrat de travail initial ou via un avenant, les clauses d'objectif permettent de fixer des indicateurs de performance, quantitatifs et/ou qualitatifs, conditionnant le versement d'une rémunération variable. Mais attention, la loi est claire :le salaire doit rester au moins égale au SMIC. Un garde-fou essentiel pour éviter que le salarié ne supporte seul le risque d'entreprise.

Le calcul de la part variable, lui, doit reposer sur des critères objectifs et indépendants de la volonté de l'employeur. Un impératif qui vise à protéger le salarié d'une trop grande pression liée à des objectifs irréalistes ou changeants. Car oui, modifier unilatéralement les objectifs est impossible pour l'employeur sans l'accord du salarié !

Bon à savoir : la part variable représente généralement entre 10 et 20% du salaire total. Un ordre de grandeur à garder en tête lors de la négociation du contrat !

Objectifs réalistes et moyens adaptés : les clés de la validité

Pour être valables, les clauses d'objectif doivent respecter plusieurs critères. Premier point fondamental : le réalisme et la faisabilité des objectifs fixés. Exit donc les missions impossibles ! L'employeur doit aussi s'assurer que le salarié dispose bien des moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs : formation, outils, temps... Autant d'éléments à préciser noir sur blanc dans le contrat.

Autre impératif : la clarté des indicateurs choisis pour mesurer l'atteinte des résultats. Chiffre d'affaires, marge, nombre de clients... Les critères doivent être précis et compréhensibles par tous. 

Prenons l'exemple d'un commercial. Son contrat prévoit un salaire fixe de 2000€ brut, plus une part variable de 10% basée sur le chiffre d'affaires généré. Les objectifs sont fixés à 50 000€ pour le 1er trimestre, 60 000€ pour le 2ème, 70 000€ pour le 3ème et 80 000€ pour le 4ème. Un rendez-vous est prévu chaque mois avec son manager pour suivre sa progression et identifier d'éventuels besoins (formation produit, outils digitaux...).

A noter : la clause d'objectifs doit aussi être limitée dans le temps, souvent à une année, pour être réexaminée et adaptée régulièrement. Un point essentiel pour coller aux réalités du terrain !

Clauses d'objectif : des litiges fréquents

Malgré un cadre légal strict, les clauses d'objectif restent une source récurrente de contentieux. Premier point de vigilance : la non-atteinte des objectifs ne constitue pas, en soi, un motif de licenciement. Pour se séparer d'un salarié, l'employeur devra prouver un manquement de sa part, comme un manque d'implication ou des négligences répétées.

Autres litiges fréquents : le caractère irréaliste des objectifs ou l'absence de moyens fournis pour les atteindre. Dans ces cas, les prud'hommes n'hésitent pas à retoquer les clauses abusives et à donner raison aux salariés. Une vigilance accrue s'impose pour les commerciaux, dont la rémunération dépend souvent fortement des résultats.

  • Le salarié doit bien comprendre les enjeux de la clause d'objectifs avant de s'engager, et ne pas hésiter à négocier
  • En cas de désaccord sur le versement de la part variable, possibilité de saisir le Conseil de prud'hommes 
  • Les objectifs peuvent être individuels mais aussi collectifs, basés sur la performance d'une équipe
  • Si les objectifs ne sont pas atteints, l'employeur doit organiser un entretien pour analyser les raisons et trouver des solutions

Autre point important : la clause d'objectifs ne peut pas prévoir de sanction automatique en cas d'échec, comme une baisse de salaire ou un licenciement. Seule une faute caractérisée du salarié, prouvée par l'employeur, peut justifier une mesure disciplinaire ou une rupture du contrat. 

Le Cabinet Advis Avocats, met chaque jour sonexpertise du droit social au service des des salariés, notamment  de la région rennaise. Rédaction du contrat, négociation des objectifs, gestion des contentieux... Nos avocats vous accompagnent à chaque étape pour sécuriser votre relation de travail. Notre maître-mot ? La pédagogie, pour vous permettre de faire des choix éclairés. N'hésitez pas à nous contacter pour analyser votre situation et envisager les solutions les plus adaptées.